Cujo – 1983
D’après l’œuvre de Stephen King Le cinéma de
Stephen King se compose vraiment de plusieurs types de films.
D’un côté, les adaptations fidèles et/ou grandioses (
Carrie, La Ligne Verte, Un Élève Doué, Les Évadés, Shining, Misery, Les Démons du Maïs), les adaptations convenables (
Simetierre, La Part des Ténèbres) et les adaptations merdiques dans lesquelles s’inscrit clairement
Cujo aux côtés de
La Créature du Cimetière, The Mangler et – malheureusement – bien d’autres.
Bon, autant vous le dire tout de suite, je m’étais profondément emmerdé en lisant le bouquin. Démarrant sur les chapeaux de roue avec une esquisse de terreur nocturne, le récit met de côté cette intrigue béton pour laisser place à une histoire mineure, certes tragique mais bien en-dessous des talents de l’écrivain. Un huis clos moyen introduisant un chien enragé et une mère et son fils à l’agonie dans leur bagnole en rade. Mouais, bof ! En somme, on ne s’étonne guère quand
Stephen King déclare qu’il était tellement bourré à la coke en écrivant son livre qu’il n’en a absolument aucun souvenir…
Les réalisateurs du film auraient au moins pu combler les lacunes du livre, mais niet. Les gars se contentent de reprendre le livre point par point, l’exploitant au plus mal. Ainsi, la relation adultère qu’entretient la mère est esquissée – c’est à se demander pourquoi ils l’ont gardée étant donné qu’elle n’apporte strictement rien au film, contrairement au livre ; le passage du facteur se faisant déchiqueter a été oublié ; les scènes de « meurtres » sont filmées avec les pieds (en plus d’une image dégueulasse et d’une réalisation branlante, les réalisateurs n’ont pas pris la peine de vous convier à quelques effets gore ou sanguinolents, vous devez vous contenter d’une peluche qui gesticule !) ; mais la palme d’or revient à la scène de fin : tandis que
King exploitait l’horreur à son paroxysme (le gamin crevait de déshydratation et la mère sombrait dans la folie), les réal’ nous balancent une vieille happy-end qui – à défaut de nous laisser sur le cul – nous laisse sur notre faim.
Quelques bons points tout de même : le perso principal est un chien enragé, la scène où la mère explose le crâne du chien à coups de batte de base-ball n’est pas trop mal foutue – bien qu’on soit très loin de l’horreur que décrivait
King -, le gamin, Tad, est plutôt convaincant lorsqu’il se déshydrate, les yeux révulsés. À part ça, rien de fameux.
Cujo est le genre d’adaptation cinématographique qui vous réconcilie avec le livre original. Après tout, c’est en touchant le fond qu’on peut remonter, non ?
En clair, passez votre chemin si vous n’avez rien d’autre à faire. Lisez le bouquin, vous perdrez moins votre temps.
Cujo se laisse quand même regarder sans trop de difficultés, on ne s’ennuie presque pas. Mais ce métrage demeurera dans le bas de l’échelle des adaptations filmiques du maître de l’horreur
Stephen King.
Note : 9.5/20