Gremlins (1984) Réalisé par
Joe DanteÉcrit par
Chris ColombusMusique de
Jerry GoldsmithAvec
Zach Galligan, Phoebe Cates, Hoyt Axton, Frances Lee McCain, Polly Holliday, Dick Miller, Keye Luke, Glynn Turman, Jackie Joseph Nostalgie, quand tu nous tiens…
Les Gremlins ont bercé toute mon enfance. Qu’il s’agisse du tout mimi Gizmo (oh ça va ! j’ai bien le droit d’être gâteux avec Gizmo) ou de ses avatars, ces chères bêtes répugnantes ayant un sérieux penchant pour les conneries, la clope, l’alcool, la bouffe après minuit, et les dessins animés. Pour faire vite, Gizmo – qui signifie «
machin », au passage – est un Mogwaï, une sorte de peluche vivante sachant prononcer quelques mots et chantant de douces mélodies de temps à autre. Mais, attention, 3 règles doivent être impérativement respectées : ne jamais l’exposer à la lumière au risque, sinon, de le tuer ; ne jamais le mettre en contact de l’eau ; et ne jamais lui donner à manger après minuit. Accidentellement, Gizmo est aspergé d’eau ; il met alors au monde 5 autres Mogwaïs bien plus méchants et pernicieux que ce cher Gizmo.
À ce propos, au risque de faire perdre tout son charme à
Gremlins, ne pourrait-on pas voir en chaque Mogwaï un être comme les autres. Ces règles qu’eux-mêmes doivent respecter ne seraient-ils pas les Interdits moraux et culturels tels que l’inceste ou le parricide. Bravant un interdit – ici, rentrer en contact avec de l’eau -, Gizmo subit les conséquences de son acte (meuh non, il est pô responsable le petit Gizmo). En d’autres termes qui n’engagent que moi, le petit d’homme commet l’inceste et met au monde une progéniture « aberrante », interdite, un monstre de la société. De plus, en psychanalyse, l’eau est le symbole de la vie et de la naissance.
Par ailleurs, Gremlins semble, soit pour émerveiller le jeune public soit pour des raisons qui m’échappent, encourager la paranoïa de ses spectateurs. Véhiculé d’abord par le conducteur de chasse-neige puis par le narrateur lui-même, le message est clair : avant de faire appel à des spécialistes pour réparer votre téléviseur, vos appareils ménagers, etc., vérifiez en premier lieu s’il n’y a pas des petits Gremlins dans les alentours. En clair, ILS SONT PARTOUT ALORS MÉFIEZ-VOUS ! Or, combien de paranoïaques ou de paraphrènes s’imaginent que des petits êtres, des voix, des personnages inquiétants, des monstres, les persécutent à longueur de temps… ?!
Mais sortons de ces considérations pseudo-psychologiques pour nous concentrer sur le métrage en lui-même.
Joe Dante enchaîne les clins d’œil à tour de bras : ça va des films des années 50-60 aux films d’horreur (
Alien, Massacre À La Tronçonneuse, Hurlements du même
Joe Dante…) en passant par les métrages de
Spielberg (
E.T., Indiana Jones) car n’oublions pas non-plus que Monsieur
Spielberg n’est autre que le producteur exécutif de
Gremlins (au même titre que dans
Retour vers le Futur de
Robert Zemeckis). Outre les clins d’œil,
Dante nous fait part de discrets mais jolis mouvements de caméra, en plus de Gremlins bien foutus signés
Chris Wallas. On ne saurait reprocher aux musiques additionnelles leur côté kitsch de fin des années 80 car elles font tout le charme de
Gremlins. Quant à ce thème principal composé par
Jerry Goldsmith – auquel on doit déjà la bande-son mémorable de
La Planète des Singes -, il s’avère aussi délirant que culte, donnant à
Gremlins toute l’ambiance magique et survoltée dont il a besoin.
En somme,
Gremlins est un grand moment de bonheur. Le film n’a pas pris une seule ride et fait toujours autant rire.
Gremlins ravira n’importe quel gamin et fera retomber en enfance les plus vieux d’entre-nous. Culte, tout simplement.
Note : 17.5/20