RoboCop 3 (1992) Réalisé par
Fred DekkerÉcrit par
Frank Miller & Fred DekkerD’après une histoire de
Frank MillerMusique de
Basil PoledourisAvec
Robert Burke, Nancy Allen, Rip Torn, Remy Ryan, Mako, Robert Do'Qui, John Castle, CCH Pounder, Felton Perry, Jill HennessySynopsis :La municipalité de Detroit, récemment privatisée, est impitoyable avec les habitants de la ville. RoboCop, qui a juré de protéger les innocents, se joint à un groupe de renégats. Cette décision va amener le cyborg à s’opposer à de nouveaux ennemis dont un dangereux gang de tueurs et un androïde surpuissant. La seule chance de RoboCop réside dans l’élaboration d’un nouvel arsenal. Des armes destructrices qui vont lui permettre de combattre pour le contrôle d’une ville devenue champ de bataille.L’histoire a beau venir de
Frank Miller, elle n’empêche pas
RoboCop 3 de prendre une tournure moins appréciable. Aux oubliettes les exécutions sommaires, les meurtres sanguinolents, les ambiances macabres, les histoires de drogue sordides, la satire sociale virulente, et la psychologie torturée des personnages des 2 premiers épisodes. S’il se permet de critiquer le Rêve Américain, la manipulation faite par les media, et l’
American Way of Life,
RoboCop 3 ressemble plus à un film d’action/SF pour la famille qu’à une suite du monument cinématographique (poisseux et tonitruant) de
Paul Verhoeven. Cela n’en fait pas un opus désastreux pour autant mais force est d’avouer que l’essence de la série s’y perd un peu. Moins de fausses pubs pour plus de clins d’œil au premier
RoboCop (les jouets de la gamine, l’apparition de l’ED-209, les flashes-back concernant l’exécution de Murphy). Moins de sang pour plus de suggestion. Moins de trucages à l’ancienne pour plus de SFX relativement laids. Et moins de violence et d’affrontements pour plus de sophistications apportées aux cyborgs (améliorations à tendance grand-guignolesque, d’ailleurs : le bras-fusil, le jet-pack, les robots Ninja, bon…), et pour une attitude encore plus caricaturée de la part de RoboCop.
Quoiqu’il en soit, le scénario de ce 3e épisode vaut son (petit) pesant de cacahuètes et divertit plutôt bien. Ne serait-ce que pour ses rapprochements éloquents entre le parcage des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, par les nazis, et l’expulsion des habitants de Detroit, par les membres de l’OCP ; pour ses passages où RoboCop trouve des contradictions entre ses 3 Directives Primaires, où la journaliste se barre du plateau TV en stipulant qu’elle ne raconte que des conneries, où lorsque la police de Detroit se lie aux plus démunis pour faire face à l’OCP ;
RoboCop 3 mérite qu’on y prête une légère attention. Après, chacun devra faire face aux partis pris du réalisateur et scénariste
Fred Dekker, notamment quand il décide de mettre les souvenirs de Murphy en images visibles par tous (alors qu’ils ne correspondaient qu’à des bribes plutôt troubles chez
Verhoeven) ou quand il fait de RoboCop un adversaire balourd et pitoyable au moment des combats. Sans omettre cette mise en scène parfois très exagérée ni ce casting très inégal.
Nancy Allen, Robert Burke (plus convaincant que
Peter Weller sous certains aspects, mais pathétique sous d’autres),
Robert Do’Qui, Rip Torn (pas assez présent à l’écran, malheureusement),
Felton Perry, devant faire face à une
CCH Pounder (autre ex-personnage des
Urgences après
Paul McCrane !) et à un
Mako pâtissant de personnages stéréotypés, à une
Remy Ryan ayant tendance à loucher en direction de la caméra et à en faire un peu trop, ainsi qu’à une
Jill Hennessy tentant, bon gré mal gré, de compenser l’absence de
Nancy Allen. Enfin,
Basil Poledouris reprend les rênes du score après avoir disparu le temps du second volet mais ses compositions s’avèrent de même calibre que les précédentes. Soit convenables mais imparfaites.
Tous ces éléments combinés laissent à penser que la visée de
Fred Dekker n’était guère de renouer avec les fans de la première heure mais bien de contenter un nouveau public. Un public plus jeune et plus banquable. Ni indispensable ni bannissable,
RoboCop 3 se suit avec un intérêt certain comme il déçoit sur bien des plans… Ç’aurait pu être pire. Ç’aurait pu être mieux. À n’en pas douter.
Note : 12/20