La Maison de Cire
(House of Wax) – 2005 Réalisé par
Jaume Collet-SerraÉcrit par
Chad & Corey W. HayesD’après une histoire de
Charles BeldenMusique de
John OttmanAvec
Elisha Cuthbert, Chad Michael Murray, Brian Van Holt, Jared Paladecki, Paris Hilton, Jon Abrahams, Robert Ri’ChardJuste après avoir visionné le remake de
Massacre À La Tronçonneuse, les frères
Hayes ont dû se dire : « Tiens, et si on refourguait le même script mais en s’inspirant de l’histoire de
Charles Belden ? ». On ne s’étonnera donc pas de découvrir un scénario hautement prévisible, suintant le déjà-vu et l’inutilité. À tel point que l’on est en droit de se demander si
La Maison de Cire aurait vu le jour sans le métrage de
Marcus Nispel… Tout y est repris sans vergogne. De cette bande de jeunes impétueux, se moquant volontiers de la gueule des gens. Au
boogeyman masqué, cachant son visage défiguré. En passant par la fameuse poursuite dans les souterrains de la maison, la capture progressive des protagonistes (d’abord le petit ami, puis la copine, et ainsi de suite), et le développement intégral du film (la rencontre avec l’un des frères du
boogeyman, les kidnappings, les tortures, l’affrontement, etc.). Sans parler de ces passages en caméra amateur qui ne sont pas sans évoquer
Le Projet Blair Witch. Toutefois, il faut reconnaître à
La Maison de Cire des éléments intéressants. Tels que les corps et la ville de cire – en dépit du flot d’incohérences qui se trament derrière, et que les pseudo explications finales ne parviennent pas à régler. Le coup de poing monumental que reçoit l’héroïne. Le début du métrage – aussi intense soit-il dans le fond, il est surtout magnifié par les superbes plans de
Jaume Collet-Serra. Ainsi que son très beau final – la fonte du musée de cire – jouant merveilleusement avec les symboles (la séparation des siamois statufiés, la « recomposition » des jumeaux), et parvenant à nous faire oublier les grosses invraisemblances de la séquence (comment les personnages font-ils pour ne pas se brûler alors qu’ils pataugent dans de la cire chaude ?).
En somme, voici un autre exemple de production qui aurait pu donner un très bon court ou moyen-métrage s’il avait été développé par des scénaristes un tant soit peu inspirés et créatifs… À condition, également, d’apporter quelques changements au casting. Autant
Elisha Cuthbert, Chad Michael Murray et
Brian Van Holt s’en tirent plus ou moins bien. Autant le reste de la troupe s’avère minable. Mais qu’est-ce qu’il leur a pris d’embaucher cette petite pute de fille de riche d’abrutie de naissance de
Paris Hilton ?? D’accord, il fallait une personne assez cruche pour se désaper et se mettre dans des situations abaissantes, mais tout de même ! Au moins, inutile de se demander comment elle a eu le rôle… Heureusement que cette poupée plastique fond sous nos yeux !
L’on demeure un tant soit peu dubitatif en ce qui concerne le score du film.
John Ottman peut se révéler convaincant via le thème principal de l’œuvre ou lorsque les morceaux s’apparentent à des chœurs d’église. Comme décevant quand il s’agit de nous balancer des accompagnements techno-rock d’une très grande fadeur acoustique.
La Maison de Cire trouve son attrait majeur dans la sublime réalisation de
Jaume Collet-Serra. Malgré des SFX moyens, le cinéaste nous fait part de prises de vue chiadées (le trajet en voiture), de plans serrés parfaitement calculés, et, comme mentionné précédemment, d’un final somptueux, éblouissant.
Dépourvu de ce casting foireux, de ce plagiat éhonté de
Massacre À La tronçonneuse cuvée 2003, et de ce développement atrocement mou, l’œuvre de
Collet-Serra aurait pu s’imposer comme un film d’horreur distrayant et louable. Pour l’heure, seuls quelques menus passages sont à retenir. En gros,
La Maison de Cire, on en a juste rien à cirer !
Note : 11/20