Zombie ‘90 – Extreme Pestilence (1990) Écrit & Réalisé par
Andreas SchnaasMusique de
Gregg ParkerAvec
Matthias Kerl, Ralf Hess, Matthias Abbes, Marc Trinkhaus, Christian Biallas, Wolfgang HinzEntre deux
Violent Shit,
Andreas Schnaas prend le temps de nous convier à
Zombie ’90 – Extreme Pestilence, un film de morts-vivants ultra gore mais terriblement amateur. À première vue, il serait tentant d’affirmer qu’
Extreme Pestilence est le pire métrage que
Schnaas ait pu réaliser. Mais, en y regardant de plus près, on se rend compte que le plus lourd défaut de
Zombie ’90 réside dans son doublage anglais ! Mais de qui se foutent-ils exactement ? En plus d’être en nombre restreint (ils doivent être 2 ou 3 à tout casser), les doubleurs n’apportent qu’une traduction approximative du contenu original, refont les bruitages du film à la bouche (!), déforment leur propre voix pour incarner plusieurs personnages (prenant un ton aigu pour obtenir une voix de fille !!) et, pire que tout, passent la majeure partie de leur temps à ajouter des commentaires au visuel. Ainsi, le personnage principal passe son temps à déblatérer des conneries mais, ô miracle, sans jamais ouvrir la bouche ! Du coup, la piste anglaise dénature totalement
Zombie ’90 et l’on serait tenté de couper le son pour mieux l’apprécier. Je veux bien que des mecs bourrés, qui se croient drôles, s’amusent dans leur coin mais quand on est pas foutu de traduire sérieusement un texte, mieux vaut la fermer !
Bref, en dehors de ce cafouillage auditif – qui donnera une leçon aux adeptes du téléchargement gratuit… –,
Extreme Pestilence fait montre de défauts qui lui sont propres. L’image est constamment floue et souillée. Les faux acteurs ne possèdent aucun jeu, ne prêtent aucune personnalité à leur rôle respectif. Les zombies ne peuvent pas s’empêcher de sourire ou de zyeuter la caméra. Le montage tressaute en permanence. Le réalisateur nous fait profiter de son ombre à longueur de temps. Le morceau d’introduction se défend plutôt bien mais laisse rapidement place à une bande-son répétitive et énervante. Et l’ensemble est, comme de coutume avec
Schnaas, filmé avec les pieds.
Seulement, au lieu de nous inviter à un simple étalage de scènes gore, le réalisateur allemand prend le temps de rendre hommage à ses films d’horreur favoris :
La Nuit des Morts-Vivants (l’arrivée des zombies),
The Crazies (l’utilisation des combinaisons blanches et des masques à gaz),
Alien (l’émergence du parasite par le ventre d’une victime),
Bad Taste (le découpage de crâne),
Zombi 2 (l’errance des morts-vivants sur le pont de la ville),
Vendredi 13 (l’usage de la hache),
Massacre À La Tronçonneuse (le protagoniste qui agite sa tronçonneuse dans les airs),
Dawn of the Dead (le mec qui se fait étriper),
Scanners (l’explosion crânienne), et bien d’autres. Outre ce plaisant hommage,
Zombie ’90 sert avant tout de tremplin à
Andreas Schnaas pour nous faire part de ses talents en matière de maquillages spéciaux – où gorges tranchées, corps décapités ou coupés en deux, crânes en bouillie, abdomens éviscérés, jugulaires sanguinolentes, s’enchaînent à tour de bras.
En somme, voilà une œuvre qu’il est impératif de découvrir dans sa version originale, quitte à ne rien comprendre à l’histoire – qui n’est, de toute manière, pas difficile à saisir, même si l’on n’a jamais fait d’allemand. Sans être le meilleur produit d’
Andreas Schnaas,
Extreme Pestilence se suit avec un plaisir coupable, à condition d’être un fana de gore underground !
Note : 12.5/20