LEPRECHAUN (1993) Écrit & Réalisé par
Mark JonesMusique de
Kevin KinerAvec
Warwick Davis, Jennifer Aniston, Ken Olandt, Mark Holton, Robert Gorman, Shay DuffinDans le genre grosse farce horrifique et décomplexée, le film de
Mark Jones trouve sa place sans difficulté. Pur produit des années 80 (comment ça, il a été tourné en 1993 ?!),
Leprechaun se veut une comédie délurée, faisant du mythe des farfadets irlandais un
boogeyman miniature, à la recherche du sac d’or qu’on lui a dérobé. Plus adulte qu’un
Goonies mais moins réussi qu’un
Gremlins, l’œuvre arpente aussi bien les sentiers du gore-soft (dont une énucléation à mains nues, un écrasement de poitrine, et une décomposition de chairs) que ceux de la comédie grand-guignolesque (voir absolument le Leprechaun se trimballer en tricycle, à bord d’une mini-voiture ou d’un fauteuil roulant !). Bref, voilà une série B qui s’assume comme telle et sait renchérir son second degré de répliques farfelues, de situations drôles (le farfadet surgissant des tiroirs et des placards, jouant à cache-cache, essuyant frénétiquement chaque soulier qu’il aperçoit…) et d’une mise en scène volontairement ringarde (les spots lumineux éclairant le carré de trèfles, par exemple).
D’un autre côté,
Leprechaun croule sous le poids des années à bien des égards. Les effets spéciaux sont affreusement cheap – quoique cet aspect kitsch confère un peu plus de charme au métrage. La bande-son de
Kevin Kiner fait penser à une musique de film d’aventure pour gamins. Le scénario suit un enchaînement très enfantin (l’idiot du village qui gobe une pièce en or !) et pâtit de rebondissements convenus (le lutin surgissant du moteur, les protagonistes se vautrant à chaque cavalcade) ou exagérés (la bagnole qui part en tonneaux après qu’une voiture miniature l’ait percutée, le puits qui explose alors qu’il aurait dû simplement brûler). Ajoutez à cela un discours pompeux sur la Foi (autre point commun avec
Les Goonies, soit dit en passant), dicté par des personnages cohérents mais pourris par des acteurs moyens (
Mark Holton) ou médiocres (
Ken Olandt, Robert Gorman) – sauf en ce qui concerne
Warwick Davis et
Jennifer Aniston –, ainsi qu’une réalisation assez basique, visant plus à accentuer le penchant dérisoire du métrage qu’à ébahir les yeux du public.
Au final, les imperfections de l’œuvre se font rudement sentir mais l’on en ressort plus amusé que déçu. Même si
Leprechaun a pris un bon paquet de rides, on aurait tort de passer à côté d’un divertissement aussi allumé, ne se prenant pas la tête et ne nous ébouillantant pas les neurones. Et vous, avez-vous eu déjà l’opportunité de découvrir ce délire signé
Mark Jones ?
Note : 13.5/20