LEPRECHAUN 2 (1994) Réalisé par
Rodman FlenderÉcrit par
Turi Meyer & Al SeptienMusique de
Jonathan EliasAvec
Warwick Davis, Charlie Heath, Shevonne Durkin, Adam Biesk, Arturo Gil, Linda Hopkins, James Lancaster, Sandy BaronFait bien connu : rares sont les suites à supplanter l’original, du moins à le concurrencer. Et
Leprechaun 2 ne risque pas de faire exception. Si le scénario de
Turi Meyer et
Al Septien comporte quelques séquences plutôt drôles (le lutin bourré) et contourne la redite en étoffant le mythe du Leprechaun (son adoration pour le whisky irlandais, son impossibilité d’entrer en contact avec du fer trempé, son mariage), il n’échappe pas à un développement sans entrain ni saveur, à des rebondissements prévisibles, et à un humour gamin somme toute pathétique (la séquence où les protagonistes tournent en rond dans la grotte, entre autres). Pour faire court, le farfadet revient sur la terre des Hommes (comment ? on n’en sait rien !) pour se chercher une épouse. La future mariée étant déjà acoquinée avec un damoiseau, ce dernier va tout faire pour la retrouver après que le lutin l’ait kidnappée. En gros, on devine rapidement qui aura le fin mot de l’histoire et l’ennui prend le pas sur le divertissement. Qui plus est, impossible de se consoler avec les passages gore de la bande puisque
Rodman Flender filme tout en hors-champ, hormis un arrachage de doigt furtif ainsi qu’un ébouillantement de visage.
En parlant de
Rodman Flender justement, quelle idée de prendre un cinéaste aussi inexpérimenté et navrant ? Non pas que
Mark Jones fusse un génie en la matière, mais ce dernier était au moins capable d’accoucher d’un produit respectable. Sur fond de décors en carton-pâte,
Flender fait montre d’une réalisation miteuse, composée de plans tremblotants, d’une mise en scène simpliste et sur-théâtralisée ; lorsqu’il ne s’évertue pas à tourner la caméra dans tous les sens pour simuler une quelconque créativité. Pour couronner le tout,
Leprechaun 2 laisse la parole à des acteurs foncièrement mauvais. Adieu
Jennifer Aniston et bonjour
Charlie Heath (pitoyable),
Shevonne Durkin (exagérant chacune de ses expressions) et
Sandy Baron (très moyen). Même
Warwick Davis se montre à la limite de l’acceptable tant son jeu manque d’enthousiasme et de professionnalisme. En s’écartant à juste titre du score pour enfants du premier
Leprechaun,
Jonathan Elias avait toutes les chances de surpasser son prédécesseur. Pourtant, le compositeur se borne à des thèmes pop-rock très kitsch et des mélodies irlandaises (réussies, quant à elles).
Pour conclure, cette suite était loin d’être indispensable. La surprise et les atouts de l’opus original ayant disparu, il ne nous reste plus qu’un film faiblard, à l’humour léger et au casting déplorable. Heureusement que les aventures du lutin maléfique se suivent toujours avec un certain plaisir. Dans le cas contraire,
Leprechaun 2 aurait été d’un ennui morbide.
Note : 9.5/20