Freddy 4 – Le Cauchemar de Freddy (1988)
(A Nightmare on Elm Street 4 – The Dream Master)Réalisé par
Renny HarlinÉcrit par
Brian Helgeland & Scott PierceD’après une histoire de
William Kotzwinkle & Brian HelgelandMusique de
Craig SafanAvec
Robert Englund, Lisa Wilcox, Danny Hassel, Andras Jones, Tuesday Knight, Ken Sagoes, Rodney Eastman, Brooke Theiss, Toy Newkirk Avec
Freddy 4, les auteurs commencent à tourner sérieusement en rond, autant au niveau des scénarii qu’à celui des titres. Après
La Revanche de Freddy et
Les Griffes du Cauchemar, faites place à…
Le Cauchemar de Freddy ! Pfiou, mais où vont-ils chercher tous leurs titres ? Remarquez, les traducteurs français ne sont pas seuls à être en faute ; ce serait omettre que les titres originaux passent de
Dream Warriors à…
The Dream Master ! Pour ce qui est de l’histoire, la formule est simple : on reprend les survivants de l’opus précédent et on embraye sur un développement similaire, inéluctablement moins bon. Au lieu d’approfondir utilement les origines du boogeyman,
Brian Helgeland et consorts semblent prendre un malin plaisir à dénaturer le personnage de fond en comble, lui faisant perdre tout aspect effrayant pour le réduire à l’état de bouffon onirique, juste bon à s’exercer à des gags morbides plutôt que de semer la terreur. Par conséquent, les apparitions de Freddy s’accueillent avec davantage de rires (moqueurs) que de peur. Et encore, le tueur à pull rayé est loin de s’imposer comme le personnage le plus ridicule du film. En effet, entre un karatéka à la mord-moi-le-nœud (campé par un
Andras Jones vraiment très mauvais), une punk digne d’un film pour enfants (habitée par une
Lisa Wilcox à la prestation inégale), une intello à lunettes comme on n’en fait plus, et un chien qui pisse du feu (!), difficile de ne pas ranger
Freddy 4 parmi les nanards kitsch que les années 80 ont su nous pondre. Surtout lorsque le compositeur compense son manque d’inspiration et de talent par des chansons pop-rock vieillottes…
Ceci étant, si le métrage pâtit d’un scénario dérisoire – plongeant le spectateur dans un sommeil léger alors qu’il devrait lui enlever toute envie de dormir ! –, il faut lui reconnaître quelques passages dignes d’intérêt. Dont la scène du cinéma, évoquant étrangement les premiers films d’auteur de
David Lynch. Le moment où les protagonistes se retrouvent prisonniers d’une impression de déjà-vu. La séquence de la pizza truffée de boulettes à têtes humaines, et la mort de Freddy, toutes deux franchement dégueulasses. Ainsi que le jeu effectué avec l’aspect symbolique du miroir : à chaque mort (et chaque photo retirée du miroir), c’est une partie d’elle-même que la protagoniste découvre ; sans oublier la référence à
Alice aux Pays des Merveilles où, dans les deux histoires, Alice traverse un miroir pour atteindre un autre monde. Ajoutons à cela une réalisation couillue, ne se laissant jamais abattre par un script fébrile, misant au contraire sur des prouesses techniques renversantes (les multiples prises de vue aériennes, les zooms et cadrages serrés) rejointes par des maquillages spéciaux loin d’être révolutionnaires mais somme toute honorables. En somme,
Freddy 4 remporte en qualité visuelle ce qu’il égare en inventivité scénaristique – à l’inverse, donc, de son prédécesseur. Il n’en faudra pas plus pour faire de ce 4e épisode un divertissement convenable. De là à affirmer que
The Dream Master est utile à la saga initiée par
Wes Craven, il n’y a qu’un pas… que je ne saurais franchir.
Note : 11.5/20Salut Robert
!