Freddy 2 – La Revanche de Freddy (1985)
(A Nightmare on Elm Street – Part 2 : Freddy’s Revenge)Réalisé par
Jack SholderÉcrit par
David ChaskinMusique de
Christopher YoungAvec
Robert Englund, Mark Patton, Kim Myers, Robert Rusler, Clu Gulager, Hope Lange Un an seulement après le métrage de
Wes Craven, voilà qu’une suite pointe déjà le bout de sa griffe. En si peu de temps, difficile d’élaborer un scénario créatif et tenant la route. Mais il en faudrait plus pour décourager des producteurs cupides. Résultat :
La Revanche de Freddy s’impose comme une suite navrante et dispensable. Au lieu de corriger les maladresses de leur prédécesseur,
Jack Sholder et
David Chaskin ne font que les empirer. L’un nous convie à une réalisation fade, aggravée par des maquillages spéciaux radins et l’utilisation de maquettes miniatures en guise de décors. L’autre à un script incohérent, pompant la majeure partie de son inspiration au premier volume. De surcroît, Freddy est rendu secondaire à l’histoire – le scénariste préférant nous conter le parcours inintéressant d’un crétin de première que celui d’un tueur charismatique… – et dénaturé au possible (il aurait les mêmes pouvoirs dans la réalité que dans les rêves !). Non content de livrer un scénario fébrile où le suspense tombe à plat,
David Chaskin l’affuble en plus de passages tantôt ringards (la danse dans la chambre…) tantôt pitoyables (l’attaque de l’oiseau et celle du matériel de sport, la langue sortant de la bouche de Jesse, entre autres) et d’un twist final aussi minable que celui des
Griffes de la Nuit. Et, à l’inverse du film de
Craven,
Freddy 2 ne trouve dans la prestation de ses acteurs qu’un peu plus d’embûches. Devant, en effet, jongler entre un
Robert Englund en roue libre, un
Mark Patton minable et une
Kim Myers tout bonnement insipide.
Mais, la qualité de l’opus étant ce qu’elle est, ne soyons pas injustes et reconnaissons aussi à ce 2e volet quelques bons points. Dont un approfondissement appréciable de l’histoire de Freddy Krueger, une touche humoristique agréable (la double séquence de pompes) ainsi qu’un panel d’atrocités non négligeable (le cerveau à l’air libre, l’« extraction » de Freddy du corps de Jesse, la mort du personnage) - sauf quand ces dernières versent dans le grand-guignol (la fessée reçue par le prof de sport !). N’omettons pas non-plus de citer un score musical signé
Christopher Young, supplantant sans grand mal celui de
Charles Bernstein, sans toutefois révéler tout le potentiel du compositeur d’
Hellraiser. Les thèmes développés sont souvent plus attrayants que l’image mais manquent scrupuleusement de personnalité.
Mais ces qualités minimes ne suffiront pas à convaincre l’audience de la quelconque utilité que peut présenter
La Revanche de Freddy pour la saga du
boogeyman cauchemardesque. Ennuyeux, redondant et surtout lamentable,
Freddy 2 est voué à rester caché derrière l’ombre de son aîné, comme derrière celle de tous les opus qui lui succèderont…
Note : 7.5/20