Re-Animator (1985) Réalisé par
Stuart GordonÉcrit par
Dennis Paoli, William J. Norris & Stuart GordonMusique de
Richard BandAvec
Jeffrey Combs, Bruce Abbott, Barbara Crampton, David Gale, Robert SampsonTypiquement lovecraftienne, l’intrigue de
Re-Animator – un étudiant en médecine a mis au point un sérum capable de ressusciter les morts – préserve l’étoffe d’un film culte. Une sorte de pré-
Anatomie ? Pas vraiment. Dans la mesure où
Re-Animator fait avant tout dans le gore qui gicle, l’humour noir décomplexé à tendance grand-guignolesque – tandis que le métrage allemand s’époumonait à garder un soupçon de sérieux, en vain. Et du gore,
Re-Animator en regor(e)ge ! Lobotomies au laser, décapitation à coups de pelle, corps étêté ambulant, morts-vivants putréfiés, arrachage de doigts, broyage et explosion de crâne contre un mur, autopsies à tout-va, scalps, énucléation, chat éventré, perforation du sternum par scie circulaire, démembrements en série, viscères et effusions de sang à profusion. Le tout desservi par un
Stuart Gordon au meilleur de sa forme, nous faisant ici part d’une tenue de caméra ingénieuse, de mouvements fluides qu’un
John Carpenter n’aurait pas reniés. Le mérite en revient également à
Anthony Doublin et
John Naulin pour leurs maquillages spéciaux fort convaincants – bien que l’on décèle les trucages des auteurs à plusieurs égards (la tête de l’acteur décapité, par exemple).
Si les comédiens ne tiennent pas une performance exceptionnelle, force est de remarquer qu’ils prennent leur rôle à cœur et s’investissent pleinement dans la tâche.
Bruce Abbott et
Barbara Crampton font preuve d’une prestation tout à fait honorable.
Jeffrey Combs et
David Gale excellent dans la peau de ces chercheurs ennemis et pourris jusqu’à la moelle.
Ce qu’il y a de surprenant dans le score de
Re-Animator, c’est que
Richard Band n’éprouve aucune gêne à pomper toute son inspiration dans les thèmes de
Psychose. Quelques notes supplémentaires par-ci par-là, quelques touches eighties, et l’affaire est dans le sac ! Loin de nous décevoir, les compositions confèrent un dynamisme ardant et un charme fou au métrage de
Stuart Gordon. Mais la créativité en prend un coup… en dépit de thèmes secondaires savoureux.
Même si certaines séquences accusent le poids des années (le commandement du corps décapité),
Re-Animator demeure le film culte qu’il a toujours été. Le film est presque aussi gore et poilant que
Braindead, et se suit avec un plaisir coupable. Une réussite de plus pour
Stuart Gordon, qui ne se lasse toujours pas des adaptations cinématographiques de
H.P. Lovecraft. Remarquez, nous non-plus !
Note : 15.5/20