Beyond Re-Animator (2003) Réalisé par
Brian YuznaÉcrit par
José Manuel GomezD’après une histoire de
Miguel Tejada FloresMusique de
Xavi CapellasAvec
Jeffrey Combs, Jason Barry, Elsa Pataky, Enrique Arce, Nico Baixas, Lolo Herrero, Raquel GriblerAprès un second volet faisant office de pétard mouillé, la saga
Re-Animator se devait de relever le niveau. Or, force est d’admettre que
Beyond Re-Animator apporte la touche de fraîcheur attendue. Malheureusement, un tel parti pris est à double tranchant. En somme,
Re-Animator III gagne en modernité ce qu’il perd en charme ; bonjour les effets spéciaux nouvelle génération, adieu les trucages à l’ancienne bougrement chiadés. Ce qui n’empêche nullement les maquillages gore et craspec de convaincre (éviscération explosive, énucléation, grossissement du visage, buste privé de son autre moitié, arrachage d’oreille, gueule béante dépourvue de mâchoire inférieure, décapitation à coups de couteau, face carbonisée et purulente…) bien que ces derniers se fassent rare dans le premier acte. Là où l’on sera tenté de grincer des dents, c’est du côté des images de synthèse et autres effets numériques.
EFE-X et
RHK Efectos Especiales ont beau être tous deux sur le coup, le résultat paraît bien moins probant que les prouesses de
Magical Media Industries dans le précédent opus. Très cheap et facilement décelables, les effets spéciaux viennent pointer du doigt les facilités entreprises par le réalisateur et ses assistants techniques, au lieu d’aller dans le sens d’un rendu plus réaliste.
Mais ce renouveau aussi avantageux que désavantageux s’applique tout autant aux CGI qu’au scénario, au casting et à la bande-son. Pour ce qui est de l’histoire, Herbert West ne poursuit plus bêtement ses expérimentations illégales et immorales mais se retrouve cette fois-ci derrière les barreaux. 13 ans plus tard, un jeune diplômé – qui a vu sa sœur mourir sous ses yeux à cause des manipulations de West – s’octroie le poste de médecin à la prison où réside l’ex-docteur machiavélique. Non pas pour se venger mais pour reprendre les recherches de West là où elles avaient été interrompues. Nouvelle époque oblige, les scénaristes introduisent la nanotechnologie au « sérum de vie ». Ce qui accentue sévèrement les incohérences de la saga mais demeure défendable. Contrairement à son prédécesseur,
Beyond Re-Animator sait tirer profit de son cadre, à savoir une prison pour condamnés à mort. Dès lors, l’utilisation du « sérum de vie » est envisagée sous un autre angle : faire revenir les prisonniers à la vie afin de les faire souffrir et les torturer encore plus. Une idée terriblement intéressante mais qui n’est qu’esquissée dans le développement. Le gros problème de
Re-Animator III, c’est qu’il hésite constamment entre le sérieux à tendance sadique (l’humiliation poussée de la reporter par le geôlier) et la grosse farce cartoonesque propre au premier métrage de la franchise (à laquelle pourrait nous faire penser la dernière partie de l’histoire, virant à la boucherie pure et dure, et se clôturant sur un combat hilarant entre un rat et…un pénis sectionné !).
Concernant le casting, seuls
Jeffrey Combs (un tantinet fatigué) et
Brian Yuzna rempilent. Le monde restant est mis à la trappe et remplacé par une équipe majoritairement hispanique, que ce soit au niveau des acteurs qu’à celui de l’équipe technique (une raison à cela ?). Ce qui n’est en soi pas plus mal vu la parodie dans laquelle pataugeaient
Bruce Abbott et
David Gale dans
Re-Animator II. Avec une pointe de regret, l’on décèlera une fois de plus des caricatures en guise de personnages secondaires, allant de l’infirmière au décolleté généreux (dans une prison de condamnés à mort uniquement masculins !) aux incarcérés musclés et machos, en passant par la blondasse de service. De son côté, loin de stagner dans la médiocrité,
Brian Yuzna bonifie son approche pour nous livrer des prises de vue et mouvements de caméra hauts en couleur, doublés d’une photographie plutôt bien travaillée. Qualités et défauts de même mesure s’entrechoquent enfin dans la musique de
Xavi Capellas. Le compositeur fait part d’un remodelage intelligent du thème principal de
Re-Animator avant de nous convier à des partitions tantôt kitsch tantôt réussies.
En définitive, aucune chance de voir
Beyond Re-Animator faire de l’ombre à son aîné. Toutefois,
Brian Yuzna vient compenser les faiblesses du second épisode de la saga via une suite inégale mais digne de ce nom. Et vous, qu’en avez-vous pensé ?
L'élément qui fait tache : une belle attache pour soutenir l'acteur...!Note : 13/20