Leprechaun 6 – Back 2 Tha Hood (2003)Écrit & Réalisé par
Steven AyromlooiMusique de
Michael WhittakerAvec
Warwick Davis, Tangi Miller, Laz Alonso, Page Kennedy, Sherrie Jackson, Donzaleigh Abertnathy, Shiek Mahmud-Bey, Sticky Fingaz Leprechaun n°5 : le farfadet se retrouve plongé dans les ghettos noirs de la ville. Bien, la surprise marque le coup malgré un casting hideux et une mise en scène atroce. Trouvant l’opportunité d’y développer un délire qui lui y est propre,
Steven Ayromlooi décide de poursuivre l’aventure dans les décors banlieusards, à ses risques et périls. Le bide était assuré dès le départ. Pourtant, démontant petit à petit chacune de nos appréhensions,
Leprechaun 6 vient détrôner son prédécesseur (pas inaccessible, cela dit), quitte à enfoncer ce dernier plus bas que terre. Le second degré est poussé plus en avant. Les comédiens se montrent plus débrouillards que les merdeux d’
In The Hood, rendant leurs personnages plus attachants – en dépit d’inévitables stéréotypes (les gangstaz machos armés jusqu’aux burnes, le couple de lovers bidon) et de répliques rarement créatives (où les
bitch ass nigga et autres
muthafucka s’enchaînent à qui mieux-mieux). L’humour se trouve mieux exploité – les scènes où le lutin essaie d’avoir un rencard par téléphone, masse une femme obèse, se rend compte que ses jambes sont trop courtes pour atteindre la pédale d’accélérateur, ou fume de la beuh jusqu’à finir complètement déchiré, sont à pisser de rire !
Toutefois, suffit-il de placer le Leprechaun dans des situations improbables pour aboutir à un épisode haut de gamme ? La réponse survient au bout de 50 minutes : NON ! Le scénario a beau introduire des éléments (semi)nouveaux – comme le coffre s’emplissant d’or à l’infini, l’utilisation très « modernisée » du trèfle à quatre feuilles, ou le fait que les protagonistes prennent le temps de dépenser le trésor du farfadet avant de se faire tirer les oreilles –, l’histoire ne finit pas moins par tourner en rond. La faute en revient à une baisse de régime durant la 2e partie de l’œuvre, laissant entrevoir les faiblesses de la réalisation (dotée d’une mise en scène sans punch) et du montage (composé de fondus effroyablement nazes). À des rebondissements discrètement pompés à
Sixième Sens (l’ouverture soudaine des placards et tiroirs de la pièce) ou
E.T. (le lutin défoncé, errant dans la cuisine). À des combats de même calibre que le 4e volet, soit grossièrement chorégraphiés. Des effets numériques clinquants. Une musique groove ou R’n’B digne d’un
popcorn-movie pour ados boutonneux – insuffisamment contrebalancée par des thèmes horrifiques somme toute banals. Ainsi qu’à un Leprechaun guère en forme, délaissant son phrasé poétique au profit de tirades insignifiantes, s’effaçant beaucoup trop derrière les autres personnages, et paraissant juste bon à en prendre plein la gueule pendant 1h25…
En définitive,
Back 2 Tha Hood s’avère très représentatif de ce qui constitue la saga
Leprechaun : un ensemble de points forts confronté à une importante quantité de points faibles. Ce 6e et ultime opus (provisoire ?) parvient à sortir la tête de l’eau mais on le sent en permanence attiré par les profondeurs de l’océan. Bien que la série n’ait encore à ce jour jamais versé dans la redite, un retour aux sources ne lui ferait pas de mal. À trop vouloir se différencier, la fidélité en prend un coup, et la qualité aussi.
Note : 11/20